Initiative

Paix au Proche-Orient

 

Doit-on se préoccuper de la situation au Proche-Orient ? Indépendamment des considérations humanistes qui conduisent l’action de tout homme libre, probe et de bonnes mœurs, la communauté internationale porte une responsabilité incontestable puisqu’elle est à l’origine de cette situation, ayant décidé le partage du territoire aujourd’hui disputé.
Cette responsabilité est d’ailleurs proclamée par les actions entreprises à l’extérieur de celui-ci.
Il n’est pas besoin d’être devin pour présumer que l’issue strictement militaire du conflit du Proche-Orient sera longue, douloureuse, sanglante, ruineuse et de plus, provisoire.
Faut-il être Grand Orateur pour persuader les Parties en présence que le prix du sang à payer est démesuré par rapport au prix des concessions à consentir pour parvenir à la paix dans des conditions que tout homme sensé pressent à portée de la main.

Outre le problème de l’eau dont personne ne parle et qui est pourtant crucial et qu’il faudra bien régler le moment venu, trois grandes questions demeurent aujourd’hui en suspens : les réfugiés, les colonies, Jérusalem.
Avant d’envisager chacun de ces problèmes, il convient de rappeler quelques règles de portée générale dont l’application permettra d’envisager sereinement les règlements particuliers qu’ils nécessitent.
Il doit être tout d’abord convenu qu’aucun préalable ne saurait être posé à l’ouverture de discussions : en effet, chacune des Parties en présence est surabondamment pourvue d’extrémistes de tout poil (à commencer par ceux disant que l'Autre ne veut pas la paix) prêts à tout pour enrayer le processus de paix à engager. Poser un tel préalable est faire leur jeu et chacun doit savoir que ces actions ne cesseront pas, même après la conclusion de la paix, qui devra nécessairement prévoir la coopération des services de police de chacune des Parties éventuellement, voire nécessairement assistées des polices de gouvernements étrangers ayant tout autant intérêt à la paix et ayant déjà supporté ces mêmes actions.

Il doit être tout aussi clairement proclamé qu’outre la renonciation au recours à la force, les Parties conviennent de régler les éventuelles questions ultérieures entre elles, par l’intervention de la Cour Internationale de Justice de La Haye, intervenant soit directement, soit comme juridiction du deuxième degré sur recours d’une décision juridictionnelle paritaire, parité éventuellement complétée de tiers choisis d’un commun accord au moment de la conclusion du traité de paix.
Enfin, ce traité devra prévoir la libre circulation dans l’ensemble des territoires des Parties, voire consacrer la liberté d’établissement, chacun des établis pouvant conserver sa nationalité et bénéficier d’un droit de séjour tel qu’il est habituellement concédé dans les autres nations.

Ces prémisses posées, on peut envisager la solution des trois questions sus-évoquées de la façon suivante : 
 
Le principe de l’indemnisation des réfugiés ne paraît pas pouvoir être éludé. Elle ne saurait être refusée par une Partie qui, dans le passé, a reçu des indemnités non négligeables du chef des préjudices subis au cours du siècle dernier. Cette indemnisation pourrait se faire en nature quand elle est possible, ou à défaut, en espèces. Son quantum, à défaut d’accord, pourrait être fixé par la juridiction dont l’avènement a été proposé plus haut.

De même, par référence à l’Histoire, la question des colonies ne devrait pas être malaisée à résoudre : outre que le principe d’effectivité ne saurait être opposé aux résolutions des Nations Unies, on rappellera que la cause immédiate de l’ensemble des problèmes en suspens est l’existence du « couloir de Dantzig ». Le sol des colonies devrait donc nécessairement revenir au futur Etat palestinien, étant précisé que les ressortissants israéliens y demeurant ne sauraient voir remis en cause leur droit à y séjourner paisiblement, soit en tant que ressortissants étrangers bénéficiant du droit d’établissement évoqué plus haut, soit même comme ressortissant palestinien de confession israélite, comme il existe des israéliens de confession musulmane, selon l’option qui pourrait leur être ouverte.

Le règlement de la question de Jérusalem devrait être préalablement soumis aux habitants de cette cité. Ils auraient à choisir entre la partition de celle-ci, ou, au contraire au maintien de son unité. Il serait sans doute souhaitable de vérifier tout d’abord qu’une partition est techniquement non insoluble, notamment au niveau des divers réseaux d’alimentation et d’assainissement. La question serait réglée si elle s’avère possible et souhaitée par les intéressés. Dans le cas contraire, la seule solution envisageable serait d’ériger Jérusalem en Etat-cité indépendant, à l’instar de Singapour, lequel Etat serait naturellement partie au traité à intervenir et adhérerait de même aux principes ci-dessus évoqués ainsi qu’à sa soumission aux décisions de la Cour Internationale de Justice de La Haye. Ce troisième état nouerait bien évidemment des relations diplomatiques avec ses voisins qui auraient toute latitude pour installer les sièges de leurs gouvernements respectifs au sein de leur ambassade en ce pays.

Faute de se rallier à ces principes simples, il convient de rappeler à chacune des Parties que le temps joue contre chacune d’elles et qu’elles ont tout à perdre, à commencer par la sollicitude de la communauté internationale.

Fraternité Essonnienne Universelle